Jean-Claude Golvin

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Trèves et la Moselle

Il ne fallut pas plus de quatre jours pour arriver à Trèves, qui était, à cette époque, la plus grande ville de la province de Belgique et le siège du procurateur impérial. Elle avait été fondée il y avait bien longtemps, à l’époque du divin Auguste, et était devenue quelques dizaines d’années plus tard une colonie des Romains, un titre honorifique qui la récompensait de sa fidélité et célébrait en même temps sa bonne intégration politique, économique et culturelle. Il y avait là une riche bourgeoisie marchande qui commerçait avec toute la Gaule et les négociants

trévires étaient partout. On les rencontrait aussi bien à Lyon qu’à Cologne, servant d’intermédiaires entre le monde de la Méditerranée et les pays du Rhin, celui de la frontière et des soldats où le marché était considérable et où l’on pouvait faire fortune rapidement. Justement, en approchant de la ville, le convoi d’ Agathus Apter longea la propriété d’une riche famille, celle des Secundini, qui s’était enrichie dans le commerce des draps et de la laine. Ils expédiaient partout leurs ballots, aussi bien par bateau, grâce à la Moselle qui traversait leurs propriétés, que sur les routes de Gaule, à dos de mulet ou par chariots. À Trèves, ils tenaient le haut du pavé et ne comptaient plus leur fortune. Mais ils n’étaient pas les seuls et les gros négociants se faisaient construire tout autour de la ville de splendides résidences de campagne dans lesquelles ils érigeaient d’orgueilleux tombeaux, dont les sculptures racontaient leurs activités marchandes qui étaient la base de leur richesse et témoignaient de leur réussite sociale. Agathus Apter s’arrêta le soir à Trèves, pour débarquer les épices orientales destinées au procurateur et il prit en échange quelques caisses de céramique locale, qu’on lui proposa sur le port, parce qu’on devait les transporter jusqu’à Cologne.

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