Jean-Claude Golvin

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Les amphores gauloises

La route ne suivait pas directement le littoral, trop marécageux, mais elle traversait à quelque distance de la mer de beaux vignobles ; on apercevait au loin de riches villas, les « châteaux » de cette époque, au centre de domaines viticoles qui fournissaient un vin de qualité assez moyenne mais tellement abondant qu’on l’exportait partout en Gaule, mais aussi sur les frontières du Nord, en Germanie et en Bretagne, et même jusqu’en Égypte ! On en faisait parvenir jusqu’en Inde et on l’échangeait contre des épices très coûteuses comme le poivre. Pour commercialiser ce produit de grande diffusion, on avait inventé des amphores d’un type nouveau, à fond plat, qu’on fabriquait un peu plus loin dans la région et qui avaient une bonne contenance. Il n’y a pas si longtemps, le vin rapportait gros, on se faisait « un pognon de dingue ».

Aujourd’hui, malheureusement, ce n’était plus comme avant, il y avait un début de crise à cause de la concurrence. Ces Gaulois du Nord avaient acclimaté la vigne chez eux, jusque dans la vallée du Rhin ! Et maintenant, ils commençaient à consommer leur vin, qui ne valait certes pas celui d’ici, non Môssieur (de vrais barbares, ces gens-là !). Justement, en arrivant vers Sète, on approchait du domaine d’un producteur qu’on connaissait bien et chez qui Caius Sentius Regulianus s’approvisionnait régulièrement.Il habitait tout près, dans une grande villa luxueuse toute ornée de mosaïques somptueuses. On décida d’aller lui demander l’hospitalité pour la nuit.

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