Jean-Claude Golvin

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De Lyon à Arles

Même avec un véhicule rapide, on pouvait difficilement faire plus de 80 kilomètres par jour, à cette époque. Il fallait donc bien compter quatre étapes pour gagner Arles depuis Lyon, et encore, à condition de relayer fréquemment dans les auberges qu’on rencontrait au bord de la route et où l’on pouvait changer de monture, se restaurer, dormir un peu, pas toujours dans de bonnes conditions, car c’était souvent bondé et inconfortable. Mais pas question de chercher le confort, ou un réconfort auprès d’une de ces professionnelles qui pullulaient dans ces lieux. On verrait ça plus tard.

Les auberges

Les auberges ont toujours eu mauvaise réputation. En témoigne une inscription latine d’Italie qui transcrit, fait exceptionnel, le dialogue entre un hôtelier et un client de passage :

— Aubergiste, faisons les comptes
— Tu as un setier de vin, le pain : un as ; la polenta : deux as
— D’accord
— La fille : huit as
— Toujours d’accord
— Le foin pour ton mulet : deux as
— Ce maudit mulet, c’est ma ruine ! »

Depuis Lyon, la route traversait un paysage riant, parsemé de belles propriétés où, à côté des cultures vivrières habituelles, on rencontrait aussi de beaux vignobles qui fournissaient un vin apprécié des amateurs et faisait la fortune de leurs propriétaires. Ceux-là, c’étaient de riches notables qui faisaient gérer leur domaine par un intendant et ne venaient qu’assez rarement sur leurs terres, préférant habiter dans la capitale desGaules où l’on pouvait fréquenter la bonne société, se tenir au courant des affaires, saisir les opportunités financières ou politiques. Pourtant, les domaines campagnards restaient la base de la fortune, parfois d’un rapport modeste, il est vrai, mais économiquement stable, et un marqueur social important, un signe évident de richesse.

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